Il faisait bon ces deux
soirs là. Le printemps venait de glisser enfin sur la ville et
lançait ses écharpes d’air doux sur les pavés où les passants
marchaient, le pas léger et nonchalant.
Le temps pour moi de
rejoindre le Théâtre du Chien qui Fume. Un endroit mythique de la
Cité des Papes qui reçoit un concours au cours duquel devaient
s’affronter pour la 27ème année consécutive des
candidats chanteurs-poètes-musiciens de tout style, de tout âge et
d’expérience diverse.
Une finale donc organisée
sur deux jours, les 17 et 18 mai, et ce après une compétition
débutée en Octobre 2017, l’occasion pour les artistes
sélectionnés d’exercer leur talent devant un public régional
souvent habitué, nombreux et bon enfant .
En premier lieu, les
prétendants au Sacre, au nombre de sept, chacun des deux jours, avec
quatre chansons.
Jeudi 17 mai, première
finale, présentée avec brio par Enriqué, dans l’ordre de passage
:
- Vincent. Chanteur pop-rock, il entre en scène, c’est lui qui commence, 200 paires d’yeux braqués. Pas facile ! Tant pis, il se lance. Tant mieux pour le public. Un rien déjanté, un rien électrique, Vincent offre au spectateur, une prestation de qualité, souvent drôle.
- Augustine Hoffmann, auteur-compositeur. Un beau moment. D’emblée ! Magicienne du mot juste et justement inspirée par la vie au quotidien, Augustine égrène sa poésie lumineuse avec une voix étonnamment teintée des reflets du Fado. Une artiste authentique, rare, qui ne laisse personne dans l’indifférence. Sa guitare, sa compagne, frémit à chacun de ses doigts, envoûtée sans doute par l’amour qu’elle lui porte. Fraîcheur unique. Merci Madame.
- Stephie Swing, auteure. Une dame de la chanson, infiniment sensuelle, présence remarquée, voix chaude et remarquablement posée. Des textes ciselés, une musique attentive. Ça sent le vécu, le vrai. L’interprète accorde le bonheur que j’ai reçu au plaisir du public.
- Samuel Covel. Prince Poète de la Chanson, nous plonge dans son univers onirique et puissant, le mot acéré, orageux, sans concession. Sa guitare éructe des riffs coups de tonnerre, l’artiste vibre entier tourné vers l’idéal. A fleur de peau.
- Tromhorn Sextet {Nicolas Marguet (Cor), Kako Sakai (Trombone), Mathéo Mazillo, (Trombone), Romain Ortega (Trombone Basse), Nicolas Martin (Percussions) et Sébastien Choquet (Percussions)}. Encore le fruit d’une rencontre. Imaginez… imaginez une bande de copains tous en étude au Conservatoire de Musique d’Avignon. Un projet, un peu fou, de monter une formation de cuivres. Banco ! Leur professeur se joint à eux. Et en avant le Sextet ! Un pari réussi. Quant à leur programme, il mêle un medley surfant sur les grands titres musicaux du cinéma à de la musique de chambre qui n’a rien de soporifique. Un grand moment !
- Minuit {Jonathan Bénisty et Élisa Moroldo-Fizet}. Jonathan n’est pas un inconnu. Il appartient à son propre monde, c’est vrai, celui qu’il s’est choisi, oscillant entre pop-rock expérimental, psychédélique, voire progressif. Ce soir, il chante et accompagne Elisa, une « enfant » prodige aux pieds nus qui s’entortillent, une artiste qui chante également (une surprise venue d’ailleurs) et surtout s’accompagne au violon. Un moment magique, étonnant, détonnant. Quand la maturité solide entre en fusion avec la Fragilité et la Grâce.
- Sebka, auteur-compositeur. « Avec son univers décalé, Sebka décoiffe la chanson française en douceur. Parolier d’abord, mélodiste ensuite, il cultive l’ambiguïté en se livrant à des métamorphoses subtiles et en brouillant les pistes. »
Une soirée événement
comme je les aime.
Vendredi 18 mai,
deuxième finale, présentée par le talentueux Vincent FUCHS.
- Sophie MIDY, auteur-compositeur, l’artiste nous fait partager sa sensibilité au travers de jolis textes. Son rêve: «Etre reconnue et pouvoir s'exprimer sur scène" me confie-t-elle. Et le public partage sa passion. D’autant plus qu’elle s’accompagne elle-même au piano.
- Fil Alex accompagné au piano par Patrick FOUQUE. Comment vous les présenter ces deux-là ? Avec leur « Bestiaire et autres vers… » Fil Alex est auteur, compositeur-interprète, d’accord. Mais, comment dire ?, c’est plus que cela. Cet artiste occupe la scène de façon surprenante, costumes divers, lumières choisies, effets spéciaux et des textes chantés, parfois joués sur des thèmes animaliers, le tout à s’éclater le ventre…Hé oui ! Le rire fait du bien. Les Frères Jacques à lui tout seul, je veux dire avec Patrick FOUQUE qui l’accompagne. Un duo de complices exceptionnel. Merci Messieurs.
- Stéphane COMPIN. Comment le décrire ? D’abord, il entame sa prestation sur une des plus belles chansons du répertoire Français, les Ballons Rouges. Souvenez-vous ! Serge Lama. Stéphane nous offre quatre chansons, toutes interprétées avec un talent certain, une voix chaude et bien posée, une prestance sans doute à travailler, mais qu’importe, le tout reste de qualité. Il est accompagné d’abord au piano, puis à la clarinette par l’excellent maître de cérémonie en personne, Vincent FUSCHS.
- Les Dents de la Mouche. Ils sont trois, là, sur scène, à faire vibrer leurs instruments, violoncelle, guitare et contrebasse, trois jeunes musiciens formés au conservatoire d’Avignon, Esteban Cellier, Julien Lasnier et Lucas Guillaneux, trois passionnés de musique évidemment mais surtout de jazz manouche. Une gageure pour ce trio. Mais la fête est bien au rendez-vous. Sur ce rythme effréné, le spectateur scande, clique des doigts, tape des mains, il n’est pas loin de danser sur sa chaise. Bravo les gars ! Une sacrée performance !
- Duo Obsidienne. Retour du piano et de son complice, Gilles de la Buharaye accompagné d’une basse fretless. Un voyage lancinant entre jazz et musiques traditionnelles. On y sent la couleur de ses voyages.
- Alice Animal. Auteur-Compositeur-Interprète. Au tant vous le dire tout de suite, elle est mon coup de cœur. Mais passons ! Entre merveille et « bête de scène », Alice porte bien son nom. Merveille de texte « …ça coule, ça coule, comme une eau de source, ça coule, ça coule comme une ressource… » C’est vrai, ça coule, ça coule, (pari gagné le public reprend le refrain), ça coule, ça électrise aussi. L’artiste appartient à la scène, la scène appartient à l’artiste, une osmose parfaite. Un temps d’avance sans doute ! Imaginons ensemble, David Bowie au siècle de Mozart. Pas sûr que l’on comprenne immédiatement. A part Mozart. Mais gageons aussi que ce talent sera reconnu rapidement. La rockeuse flirte sur les traces d’une autre grande dame de la chanson. Souvenez-vous, l’Homme à la Moto. Rien à voir ? Cherchez ! C’est mon avis, je le partage.
- Grain2Phonie, c'est la nouvelle graine polyphonique made in Spectacul'Art. « Grain2Phonie revisite à la sauce polyphonique les chansons d'artistes connus (Bénébar, Vincent Delerm, Juliette, Tryo), moins connus (Oldelaf, Aldebert) voire encore moins connus (Presque Oui, Eric Toulis, Vincent Baguian)... mais tous unis par l'amour de la langue française au service de la bonne humeur et sous la direction artistique de Vincent FUCHS. Un spectacle tout public où six chanteurs (et demi) donnent de la voix avec humour et en polyphonie. Décalés, piquants et pétillants, amusants mais toujours élégants... » Une formation qui achève en beauté ce spectacle-concours.
Une attention toute
particulière aux techniciens de régie et de plateau, Franck
MICHALLET et Damien GANDOLFO qui ont dû accomplir de véritables
prouesses.
Voilà, la fête est
finie, que le spectacle commence. Un grand bravo à Gérard
VANTAGGIOLI (et ses équipes) qui a su apporter au Théâtre du Chien
qui Fume un événement annuel qui met en lumières de nouveaux
talents en herbe, en épis, voire en fleurs. Après tout nous
partageons le printemps.
Allez ! Un petit
regret. Pour ma part, j’aurais préféré une seule finale, afin
que les votes soient répartis sur un seul et même public.
Départager les catégories est déjà bien difficile, d’autant
plus que l’ordre de passage ne représente pas celui affiché sur
les bulletins de vote.
Il faisait bon ces deux
soirs là. Le printemps venait de glisser enfin sur la ville et
lançait ses écharpes d’air doux sur les pavés où les passants
marchaient, le pas léger et nonchalant.
A l’an prochain.
-- PierPatrick
Gérard Vantaggioli - Interview
Vincent Fuchs - Interview
Augustine Hoffman - Interview
Stéphie Swing - Interview
Samuel Covel - Interview
Tromhorn Sextet - Interview:
Nicolas Marguet, Kako Sakai, Mathéo Mazillo,
Romain Ortega, Nicolas Martin et Sébastien Choquet
Minuit - Interview:
Jonathan Bénisty et Élisa Moroldo-Fizet
Jonathan Bénisty et Élisa Moroldo-Fizet
Sophie Midy - Interview
Cie Le Fil à la Pat- Interview:
Fil Alex et Patrick Fouque
Fil Alex et Patrick Fouque
Stéphane Compin - Interview
Les Dents de la Mouche - Interview:
Esteban Cellier, Julien Lasnier et Lucas Guillaneux
Esteban Cellier, Julien Lasnier et Lucas Guillaneux
Alice Animal - Interview
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